 |
| Femme, debout, vue de dos - Constantin Guys |
La pluie, ou rien qu'un vent peut-être sur les tuiles.
Tu cherches ton manteau de l'antre année.
Tu prends les clefs, tu sors, une étoile brille.
Éloigne-toi
Dans les vignes, vers la montagne de Vachères.
A l'aube
Le ciel sera plus rapide.
Un cercle
Où tonne l'indifférence.
De la lumière
A la place de Dieu.
Presque du feu, vois-tu,
Dans le baquet de l'eau de la pluie nocturne.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Dans le rêve, pourtant,
Dans l'autre feu obscur qui avait repris,
Une servante allait avec une lampe
Loin devant nous. La lumière était rouge
Et ruisselait
Dans les plis de la robe contre la jambe
Jusqu'à la neige.
Étoiles, répandues.
Le ciel, un lit défait, une naissance.
Et l'amandier, grossi
Après deux ans: le flot
Dans un bras plus obscur, du même fleuve.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
O amandier en fleurs,
Ma nuit sans fin,
Aie confiance, appuie-toi enfant
A cette foudre.
Branche d'ici, brûlée d'absence, bois
De tes fleurs d'un instant au ciel qui change.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Je suis sorti
Dans un autre univers. C'était
Avant le jour.
J'ai jeté du sel sur la neige.
 |
| Jeune femme relevant sa ju peet marchant vers la gauche - Contantin Guys |
La lluvia o quizá sólo el viento entre las tejas.
Buscas el abrigo del año pasado.
Coges la llave, sales, resplandece una estrella.
Aléjate
por las viñas, hacia la montaña de Vachères.
Al alba
el cielo será más rápido.
Un círculo donde
retumba la indiferencia.
Luz
en lugar de Dios.
Casi fuego, ¿lo ves?
en el balde de agua de la lluvia nocturna.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Sin embargo, en el sueño,
en el otro fuego oscuro que volvía a arder,
iba una sirvienta con una lámpara
lejos ante nosotros. Era roja la luz
y chorreaba
por donde se plegaba el vestido contra la pierna,
hasta la nieve.
Estrellas esparcidas.
El cielo, una cama deshecha, un nacimiento.
Y el almendro ha crecido
desde hace dos años: la ola
en un brazo más oscuro del mismo río.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Oh almendro en flor,
noche mía sin fin,
ten confianza, apóyate, hijo,
en este relámpago.
Bebe, rama de aquí, abrasada de ausencia,
tus flores de un instante para el cielo que cambia.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
He salido
a otro universo. Era
antes del amanecer.
He arrojado sal sobre la nieve.
Yves Bonnefoy
De: Dans le leurre du seuil / En la trampa del umbral
Dentro de: Yves Bonnefoy Antología, traducción: Enrique Moreno Castillo, Ed. Lumen, España 1977
famous poets and poems: yves bonnefoy
literatura francesa y traducciones: yves bonnefoy
musée d'orsay: constantin guys
louvre: constantin guys